En ce qui me concerne,
Je ne suis pas forcément d'accord avec l'ensemble de votre vision du libre. Pour moi, si une entreprise fait du libre, c'est :
- Soit pour vendre du service, pas un « produit » matériel ou « virtuel » qui lui va être « gratuit » et utilisable par tous. Ce faisant, si je connais un logiciel dans ma vie privé, je serai plus enclin à l'adopté sur le plan professionnel (Microsoft l'a bien compris). L'entreprise paiera ensuite le support du logiciel, qui sera en plus, plus évolué, pour s'éviter tout problème
- Soit pour les mutualiser, en mettant à disposition des moyens financier ou humain, pour développer un produit qu'elle va utiliser, et ainsi lui éviter d'acheter une licence trop couteuse.
Je ne vois aucun mal à utiliser un logiciel open-source gratuit, sans débourser un centime.
Le problème dans le domaine de la photo, c'est que l'open source n'est pas rentable, les pro ont besoin d'un produit parfait, et les entreprises mécènes pas assez nombreuses et pas assez grosse, pour financer un tel projet et avoir un retour sur investissement.
Je dirai aussi que le libre n'est pas dans « l'ADN » de la photographie, comme dans tous les métiers artistiques, trop attachés aux droits d'auteurs. Ça n'aide pas du tout aux développement d'une alternative efficace de LR et consort.
Maintenant que je me suis bien éloigné de la question initiale, j'y reviens de par mon expérience.
Je fais parti de la génération qui a appris à se servir de la révolution Internet pour se procurer des logiciels, de la musique ou film… gratuitement. Même si c'est illégal, car avec des moyens limités pour pouvoir se les acheter.
Me dirigeant vers les métiers de l'informatique, j'avais entrepris d'essayer de passer sous Linux. À l'époque, vue les difficultés que c'était pour installer et utiliser les logiciels dont j'avais besoin. J'ai pris conscience que les logiciels payants pouvait avoir beaucoup de bons et que si j'en ai vraiment besoin, eh bien je l'achète.
Lorsque je me suis lancé dans la photographie, en m'achetant mon premier boitier, j'avais aussi pris un mauvais objectif et je n'avais absolument pas prévu de faire de la retouche photo. Pourquoi ?
Pour l'objectif, c'était à cause de mauvais conseils. Je m'en suis séparé depuis, pour acquérir des objectifs qui me satisfont aujourd'hui.
Pour un logiciel de retouche, parce que je ne savais pas retoucher une photo. Quand j'ai voulu m'y mettre « pour tester », avec les logiciels gratuits que je pouvais trouver (Capture NX-D), je me suis aperçu que plus j'essayais, moins le logiciel répondait à mes usages. J'en ai essayé d'autres dont Darktable, mais lui était trop compliqué, trop riche pour me satisfaire. En plus de ne pas être compatible avec mon boitier à ce moment là.
Quand je me suis mis à regarder du côté des logiciels payants, combien ça allait me coûter, et combien j'avais déjà investi dans le matériel, je me suis dit que ça valait le coup d'essayer (DxO) et je l'ai adopté ensuite.
Depuis, j'ai aussi investit dans une sonde de calibration et je me suis aperçu que mon matériel informatique n'est pas adapté.
Ce que je tire de mon cheminement, c'est que pour la majorité des utilisateurs d'APN, la retouche n'est pas un impératif, que ça peut être compliqué et que je résultat JPG est souvent satisfaisant. Qu'il est parfois difficile de justifier le prix d'un logiciel parce qu'on ne sait pas à quoi correspond ce coût (Windows est fourni avec les PC, sans qu'on sache, à quel prix exactement, on nous propose aussi d'utiliser des sites web gratuitement et, comme ça été dit, des outils gratuits deviennent payant du jour au lendemain, sans raison, sans justification). Les utilisateurs non initiés pensent que les prix des logiciels sont abusés et ont l'impression de se faire volés. Du coup, ils piratent en se disant « c'est volé ou être volé ».
Je suis arrivé au même constat, pourquoi faire des choses illégales pour ne pas payer alors qu'on investit de belles sommes pour du matériel ?
Si c'est pour le plaisir, ben moi, ça me fait aussi plaisir de pouvoir retoucher (même si je ne suis pas très doué), et pour cela, ça me fait plaisir aussi d'acheter les outils qui vont me permettre d'y arriver.