l'éclairage est un peu plat,
l'expression est indéterminée, elle se demande ce qu'elle fait elle garde elle enlève…
peut être ne sais tu pas ce que tu veux comme image…
C'est vrai qu'une source en contrejour aurait permis de détacher sa chevelure du fond.
En revanche, j'aime beaucoup ces moments où les modèles, dans l'attente de se dévoiler, sont dans un état de fragilité que cette image révèle bien. Si j'ai bien suivi le parcours de Didier avec ce modèle, il y a une grande complicité mais qui s'est établie pas à pas et la nudité est peut-être une étape non encore assumée. Il faut profiter de ces moments d'une grande intensité émotionnelle et c'est très bien d'en garder une trace, et même de la mettre en scène.
Personnellement je trouve qu'on ne garde pas assez de traces visuelles de ces instants très sensibles. Cela disparaît très vite, même si on peut les recréer artificiellement. On ne veut pas trop jouer les voyeurs et on passe très vite à l'étape suivante: le nu total, pas forcément intégral, accessoirisé ou pas, érotisé ou stylisé, chacun selon ses goûts.
Alors oui, elle se demande certainement ce qu'elle fait là, et le photographe se demande également ce qu'il va pouvoir lui demander, mais c'est justement ça qui nous touche.C'est exactement ce qui se passe dans la tête de l'un et l'autre à ce moment précis.
Pour faire beaucoup de photos avec les mêmes modèles, toutes amateurs mais passionnées, j'ai toujours apprécié ces premiers instants où on sent que le modèle va s'abandonner au regard du photographe et à la restitution froide et sans concession du capteur de l'appareil photo. Je n'en ai pas conservé beaucoup d'images (il faudra que je recherche), c'est sûrement une erreur.
Maintenant, c'est différent, elles ne ressentent ni gêne ni besoin de se couvrir en attendant le shooting. Toute pudeur a disparu, comme dans les vieux couples.
Un autre grand moment, c'est le rhabillage, je trouve. Il faudra que je monte un projet là-dessus: l'espace entre la nudité et le vêtement, le geste délicat et précis, le tissu qui se tend sur les courbes, mais sans les marques sur le corps. Je trouve ça terriblement sensuel.
Continue, Didier, à cultiver cet espace ténu. Je trouve que ça va bien avec la sensibilité qui émane de tes images.