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Lors des premières tentatives pour graver une image par la lumière, l'obstacle rencontré fut d'abord de trouver comment fixer le noircissement des sels d'argent après exposition. Les premières manipulations utilisaient le lavage à l'eau abondante et pure. Il semble que Niepce et Daguerre connaissaient l'hyposulfite de soude pour arrêter l'évolution de la lumière sur le sel d'argent; action redécouverte par l'anglais Herschel et conseillée à F.Talbot.
Une fois le secret de l'invention de Daguerre dévoilé et acheté par l'état français le 19 aout 1839, des colporteurs sont partis en France et en Europe pour démontrer la technique de Daguerre, apprise souvent auprès de lui-même. Ainsi, le professeur de dessin Alexis Betbeder se disait "ami de Daguerre". Des colporteurs en Europe du Nord disaient qu'ils venaient de Paris.
L'histoire la plus extraordinaire est à mon gout, celle du précepteur suisse F. Marcillac (1817-1876) qui en passant par Paris, achète le daguerréotype et réalise les premières vues du château de Vekiai en Lithuanie, qui venait d'être détruit par Napoléon et que le propriétaire avait vendu pour le reconstruire. Un banquier suisse est probablement le premier à photographier Rome en villégiature. Un Suisse marié à une Canadienne part en Grèce et Egypte et au passage réalise probablement (sa trace n'est pas vérifiée) les premières images du port de Marseille. (M.Joly de Lotbinière)
A côté de ces itinérants ce sont les opticiens qui ont le plus de facilité pour vendre et réaliser des démonstrations de la technique. A Lyon c'est un imprimeur du passage de l'Argue qui fait les premières images de Lyon, Durand Philippe, dont la ville a acheté dernièrement une de ses rares images.
Les premiers photographes n'ont pas prévu de noter leurs jours de prises de vues et ce sont les journaux de cette année 1839 qui en sont les fragiles témoins. Pour l'époque ce fut une autre révolution, technique celle-ci, qui s'affirma par les possibilités de reproductions d'images photo, soit de graveurs copistes, soit d'inventeurs imprimeurs comme à Lille, Désiré Blancart-Evrard...Son imprimerie de photos originales ne fonctionne pourtant que quatre ans. Mais le mouvement est lancé, il faut que les photos puissent être reproduites pour se vendre mieux. C'est une invention française et Blanquart Evrard à Loos les Lille lance le premier une imprimerie photo. Mais les bénéfices sont réduits et l'affaire doit fermer, Blanquart Evrard vend son brevet à un anglais Thomas Sutton qui continue l'imprimerie de photos, en 1855. L'expérience mondiale de photographie est en marche, et à New York, il est dit que les photographes de portraits en studio ou de rue font de bons bénéfices dès 1840. Il est très probable qu'ils ne travaillent pas avec le modèle de Daguerre avec la pleine plaque ( 16,2 x 21, 6 cm, soit 6.5 x 8.5 pouce !!! ) mais avec des appareils de type daguerréotype de fabrication USA ...(à suivre)
Photos de l'historien de Lille Alain Cadet, article de blog.prophoto.fr et Daguerreotype de la vieille bourse de Lille. Auteur Blanquart Evrard.

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Les débuts de la photo sont une forme d'explosion technique !
« Réponse #1 le: 11 nov., 2023, 20:38:07 pm »
Instructif 👏🏻

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