Les reflex ont atteint un degré de sophistication et d'industrialisation impressionnant.
Songeons par exemple à l'autofocus, qui fait ses mesures dans un plan différent de celui du capteur: pour que ça marche sur tous les collimateurs, il faut que les plans du capteur, du module AF et du miroir secondaire restent parfaitement alignés et que les distances soient constantes (à quelques microns près), malgré les variations de température et les incertitudes de repositionnement du miroir après chaque manœuvre.
Bref, c'est le genre de système dont on se dit que ça ne peut pas marcher, ou alors juste en labo dans des conditions parfaitement maîtrisées.
Et pourtant ça fonctionne, et pour un prix dérisoire sur les reflex d'entrée de gamme. Et c'est pareil pour le miroir et l'obturateur.
Mais les systèmes mécaniques compliqués, même bien industrialisés, finissent toujours par être "simplifiés" quand la technologie le permet, "simplifié" signifiant la plupart du temps le remplacement de composants mécaniques encombrants par de l'électronique éventuellement complexe en interne, donc avec des coûts de développement élevés, mais fabricable en série pour presque rien.
Voir les automobiles, les avions, les trains, les téléphones, les téléviseurs (il y a longtemps qu'on n'ajuste plus les chaînes en tournant des molettes de réglage des canaux, qui modifient mécaniquement des composants...), etc.
Dans le cas de la photo, il me semble clair que les hybrides vont à terme prendre la place des réflex, en supprimant les miroirs, obturateurs, modules auxiliaires, etc. tout en permettant une réduction de poids, d'encombrement et de prix de revient (le prix de vente étant une question de marketing).
Les réflex conserveront bien sûr un marché de niche, comme les non-réflex actuels ou les platines 33T dans le domaine audio.
Les barrières à lever pour cela sont en passe de l'être: il faut des capteurs de type dual-pixel pour un AF performant, à "global shutter" pour éliminer l'obturateur mécanique, à lecture rapide pour un EVF performant. Tous ces éléments existent, il suffit de les combiner à bas coût et il n'y a aucun doute sur la capacité de l'industrie électronique à y parvenir.
La seule question est: "quand?", et la décision est évidemment difficile à prendre pour les fabricants majeurs de réflex -Canon Nikon-, qui ne souhaitent pas lâcher la proie pour l'ombre.
Mais bien sûr, à trop tergiverser il prennent le risque de laisser le marché aux autres. Je pense que le M50 donne la position de Canon: "maintenant, on y va".