5) les cartes et les tests de rafale haute vitesse
double slots pour le D4s (Cf et XQD), simple CF pour le D700. Je dis “simple” car, bien que n’ayant jamais connu de perte de données, le fait d’avoir deux slots permet pas mal de combinaisons et notamment celle de la copie de sauvegarde. Bon à savoir: si la carte secondaire (la CF) est configurée en “sauvegarde”, la vitesse d’écriture de la XQD sera limitée par celle de la CF. Si la carte secondaire est configurée en “débordement”, la XQD préserve sa vitesse d’écriture. J’ai fait quelques tests dont je vous libre les résultats.
Le protocole de prise de vue a été le suivant: 11 images secondes(D4s) 9image ssecondes(D700), Mode A, objectif pointé vers l’extérieur avec vitesse d’obturatiion de 1/320. Contrôle de vignetage sur normal, contrôle de distorsion sur off, autofocus débrayé. (Je précise que lors d’un test avec AF 3D pointé sur un arbre et balancement lateral léger pour faire bouger les collimateurs, je n’ai pas noté de différence quant aux nombres de clichés enregistrés en rafale avec le D4s).
Pour ce test j’ai utilisé deux types de cartes: une CF Sandisk extrème pro 32Gb de 90mb/s et une sony XQD 64Gb serie S à 180mb/s achetée à Barcelone pour 286 euros TVA incluse. Voilà pour le coût. J’ai également une Sandisk extrème pro 32Gb 160 mb/s. Ce dernier chiffre se réfère avant tout à la vitesse de lecture. Selon les tests trouvés sur le net, la vitesse d’écriture est equivalente à la 90mb/s (88mb/s en l’occurence), la lecture monte vers les 100mb/s, donc très loin des promesses, et les résultats qui suivent tendent à démontrer que la carte à 160mb/s n’apporte effectivement rien en situation réelle. Je conseille d’en rester à la 90mb/s. Passons aux performances du D4s et D700 en mode rafale maxi.
Cartes CF 90mb/s dans le D4s, en RAW 14 bits compressé sans perte: 56 images, vidage du buffer en 11,5 secondes. Avec la 160mb/s, j’arrive à 54 images, et vidage en 10,5 secondes. Les résultats confirment le match nul entre les deux cartes.
Test de la carte XQD, RAW 14 bits compressé sans perte: 73 images, vidage en 6,5 secondes. Avec l’AF enclenché, je tombe à 69 images.
En RAW 12 bits compressé sans perte: 118 images, vidage en 7,5 secondes
En RAW 12 bits sans compression: 85 images, vidage en 12 secondes.
En utilisant la fonction “sauvegarde” du logement secondaire (CF 90mb/S), on obtient sur la base de fichiers RAW 14 bits compressés sans perte: 45 images, vidage en 18 secondes.
En “débordement”, j’obtiens 72 fichiers, vidage en 7 secondes (la XQD reprend donc bien la main)
Passons maintenant au D700 avec grip, vitesse 9 images/s. Il n’a que la CF 90mb/s dans le ventre (la même carte que celle utilisée pour le test du D4s, pas une autre).
En RAW 14 bits compressé sans perte: 16 images, vidage en 5 secondes.
En RAW 12 bits compressé sans perte: 17 images, vidage en 4 secondes.
Les résultats parlent d’eux-mêmes, dur-dur de revenir au D700 qui m’a d’ailleurs joué des tours plus d’une fois avec des blocages en pleine rafale. Oui, je sais, le remède est de shooter en jpeg. Alors allons y pour une autre rafale de comparaison D4s-D700. En jpeg réglé sur “qualité optimale”.
En Jpeg large fine, le D700 enregistre 42 images à la cadence de 9im/s, et le vidage du buffer s’effectue très rapidement (2,5 secondes)
En jpeg large normal, le boitier engrange 99 images et vide le buffer en 2 secondes seulement (oui, deux secondes). Donc oui, en JPEG, le D700 tient très bien la route.
Quant au D4s, à 11 images/s, même carte CF 90mb/s, la machine avale sans broncher 173 images jpeg large fine mais met tout de même 13,5 secondes pour vider le buffer. J’avoue avoir été étonné de cette “lenteur” à vider le buffer, certe beaucoup plus gros que celui du D700. Mais peut-être ai-je été trop gâté par les résultats de la XQD série S 180mb/s. En effet, le boitier amiral de Nikon se gave de jpeg large fine à une cadence infernale: 200 images englouties et vidage du buffer en 5,5 secondes, là c’est vraiment impressionnant. Et encore faut-il rappeler que 200 images est le maximum autorisé en rafale continue sur cet appareil. Sans cette limite, le D4s aurait pu aller encore plus loin, la XQD vidant le buffer à une vitesse folle au fur et à mesure de la prise de vue. J’avais hâte que cela cesse de peur de bousiller l’obturateur…
Donc en résumé, pour ceux qui, comme moi, ne jurent que par le RAW et veulent s’affranchir de barrières contraignantes, le D4s et la XQD feront largement le job. Car je doute que vous restiez le doigt appuyé sur le déclencheur durant 73 vues d’affilée. Le D4s est un boitier qui vous mettra à genoux.
6) suivi AF
je n’ai encore eu que trop peu l’occaison de tester à fond cet AF, mais sur des sujets tels que ma fille courant vers moi, l’AF suit sans broncher, c’est net, sans faille, très véloce. En visée, les allers retour du miroir s’enchainent à une vitesse folle et pourtant la visée reste dégagée. Un pur plaisir pour suivre le sujet.
7) qualité en hauts isos.
Place aux sensations. Waou. C’est le cri que j’ai poussé devant mon écran. Avec la D700 je me limitais le plus possible à 3200 isos, j’allais à 6400 si vraiment il le fallait. Ça. c’était avant. Car les limites sont repoussées au delà de mes esperances. A vu d’oeil, je peux pousser à 12800 isos en ayant les sensations du 3200. A 25600 isos c’est loin d’être mauvais, mais si la lumière est pourrie, le grain devient assez visible, type 6400 isos du D700. Evidemment, la qualité en bas isos dépend de la lumière ambiante, car il en faut peu pour que le grain paraisse avoir disparu comme par magie. Si vous shooter dans une rame de métro, le rendu à 25600 sera fort différent d’un éclairage à la bougie. Mais mon ressentie est simple: avec le D4s, c’est 2 crans de gagnés, mínimum. À partir de 51000 isos la dégradation est bien visible, les valeurs 200k et 400k sont pour les situations exceptionnelles, pour le scoop et non pour l’image.
Ce qui surprend par ailleurs en venant du D700, c’est la perte de repère. Je n’arrive pas, ou en tout les cas j’ai du mal, à déterminer les photos faites à 2000, 3200 ou 6400 isos. Car en plus du grain parfois dificilement discernable, le respect des couleurs en hautes sensibilités est absolument formidable. Fini les images délavées du D700. Ben oui, le D4s, c’est ça. J’ai tout dit.
8) qualité d’image
Le D700 fait du beau boulot. Le D4s est un orfèvre. Nul besoin d’ouvrir deux fichiers pour comparer, la messe est dite. Respect des couleurs, naturel des images, dynamique accrue, une balance des blancs auto qui vise juste comme par magie et une exposition difficile de prendre en défaut. Avec le D700 j’ai pris la mauvaise habitude de regarder l’histogramme et le rendu sur l’écran arrière à chaque déclenchement. Comme obnubilé par le ratage d’exposition. Avec le D4s, croyez-le ou non, l’écran est désactivé. Bon, ok, je regarde encore l’histogramme, mais de moins en moins. Parce que je suis fatigué de constater que le D4s tape pile poil dans le mile à pratiquement chaque fois. Il m’est même arrivé de compenser l’exposition et de me rendre compte après coup que le D4s avait raison!
Je me répère aussi sur la balance des blancs. C’est vraiment un gros plus par rapport au D700, le jour et la nuit.
9) Conclusion
Ce sera court. Après un mois d’utilisation, un mot résume ma pensée: emerveillement. C’est une machine dont je suis loin d’avoir utilisé tout le potentiel bien sûr, mais mes premières impressions ont été suffisamment fortes pour que je puisse recommander aux possesseurs du D700 qui désireraient passer au D4s d’y aller les yeux fermés. Sauf pour cadrer bien sûr!